Dunedin et environs

La péninsule de l'Otago.

Elle se situe à environ quinze minutes en voiture de notre hostel. Nous avons emprunté à l'aller Highcliff Road, la "route haute" qui court sur la crête et où nous avons une vue incomparable sur les plaines et les côtes.

Nous avons commencé par l'ascension du monument aux morts érigé au sommet d'une colline sur un terrain privé. Endroit très venteux, il est l'occasion d'admirer la baie et de prendre de jolies photos grâce au retour du soleil. Nous avons évité de visiter les sites touristiques tous payants comme Larnach Castle ou Royal Albatross Centre (le prix est un peu trop élevé). Nous avons choisi de nous balader le long de la baie malgré un vent très fort et de profiter de cette nature assez hétéroclite parfois comme cet arbre sur un gros rocher qui nous fait penser à un champignon.

Au retour, nous avons pris la route Portobello (route basse) qui longe la baie. mais si la nature nous offre des créations et des oeuvres uniques, je tiens à souligner que certains artistes apportent une touche personnelle qui se marie avec la première. La preuve en est les fresques sur un des murs et les abribus peints par des artistes locaux et dont les thèmes varient : la mer et sa faune, la navigation, l'univers et les planètes, etc. La fresque sur le mur, qui représente des personnages de la littérature pour enfants (Alice), des dessins animés (Garfield), des films ( l'elfe Dobby dans Harry Potter) rend hommage à ces différents arts et oeuvres qui, malgré les années, n'ont pas vieilli et c'est tant mieux. Il n'y a pas d'âge pour découvrir ou redécouvrir ces pépites qui ont parfois bercé notre enfance ou adolescence et qui sont notre patrimoine personnel et mondial. C'est juste à chacun de les apprécier et d'en tirer son propre enseignement ce que je fais pour ma part. Hautement colorés, les abribus sont une exposition qui s'étend sur plusieurs kilomètres et qui rend hommage à l'art, à la culture et à la nature, thèmes où je me retrouve. My way is not far away from here but patience !

Trotters Gorge Track.

La route étant longue, nous avons décidé de nous arrêter et de découvrir ces gorges qui ne sont pas mentionnés dans mon guide. C'est l'occasion d'une petite randonnée d'une heure qui n'est pas facile et qui fait une boucle. Les caves semblent avoir poussé au milieu de cette forêt humide. La promenade, plutôt l'ascension ou la descente parfois raide me font découvrir de magnifiques sites naturels mais il est difficile de les apprécier pleinement et de prendre des photos vu l'état parfois glissant ou raide ou les deux du chemin. Néanmoins, cela fait du bien de marcher en pleine forêt et d'être là car j'ai de la chance. Donc be cool and breathe and discover again, again, again !

Moeraki Boulders Scenic Reserve.

Eparpillés sur plusieurs mètres sur une plage à 78 km au nord de Dunedin, ces rochers parfaitement sphériques (quelques exceptions quand même) sont le diamètre peut atteindre quatre mètres fascinent ou intriguent les locaux et les touristes. Deux explications, l'une scientifique, l'autre qui tient du mythe, se valent. La première dit que ces rochers se sont formés il y a 60 millions d'années par accumulation de dépôts autour d'un noyau.  La seconde version, celle des Maoris, dit qu'il s'agirait des paniers de nourriture dits Te Kaihinaki se trouvant dans la pirogue Araiteuru, une des plus grandes embarcations amenant les ancêtres polynésiens des Maoris. Celle-ci se serait renversée et se serait transformée en récif. Les paniers de nourriture se seraient transformés en rochers. Les deux versions sont plausibles pour moi car ces rochers sont  parfaitement sphériques et de nombreuses lignes semblables à des veines décorent ceux-ci. Assez surprenant ! J'ai une préférence pour celui (photo 2) qui a la forme d'une dent (le haut est coupé et forme un petit bassin d'eau). J'ai décidé de profiter de ce site absolument unique en ma baladant sur la plage. Mes pas m'ont amenée vers d'autres rochers situés bien plus loin. J'étais seule avec la science ou la légende mais je pense que les deux cohabitent et se complètent. Je me sentais en harmonie avec elles si bien que j'ai décidé de sortir d'un de ces rochers. je suis comme un oiseau sortant de son oeuf, comme un phénix qui renaît de ses cendres, clin d'oeil à mon prochain tatouage et au but de mon voyage. Dans ce lieu, celui-ci prend davantage son sens et je continue sur ma lancée.

Balade dans la ville.

La ville était au XIXe siècle le pôle économique de la Nouvelle-Zélande et les édifices datant de cette époque ne manquent pas.

La gare de Dunedin (photo ci-contre) date du début du XXe siècle et a été conservée telle quelle. Les mosaïques, les verrières, les anciens guihets et l'escamier avec sa rampe nous ramènent plus d'un siècle en arrière, au bon vieux du temps. Son usage est purement touristique et emmène les voyageurs vers des contrées de la Nouvelle-Zélande qui ne s'atteignent qu'en train. Un futur voyage en perspective !

La première église datant du XIXe siècle est toujours là et n'attend que les touristes, les curieux ou  les croyants. L'orgue divisé en deux est absolument magistral. la rose au centre est d'une beauté remarquable. Les vitraux narrent l'histoire de Jésus et ont été conçus avec minutie et amour de l'art. Si on excepte une pluie continue, Dunedin est une jolie ville qui recèle d'autres trésors qui restent à découvrir.

Signal Hill.

Mon guide me conseillait d'effectuer cette randonnée, Signal Hill, qui permet d'avoir une vue incroyable sur la ville, les plaines et la mer. Après être passée devant les jardins botaniques que j'irai visiter tout à l'heure, j'emprunte Opoho Road puis Signal Hill Road qui traverse un quartier résidentiel. C'est une véritable ascension pour pouvoir atteindre Signal Hill Reserve. Mais après avoir dépassé les maisons, je suis immergée en pleine nature : les plaines à ma gauche et les moutons à ma droite puis la forêt à ma gauche, et à ma droite, les moutons qui broutent. Signal Hill Reserve se situe quelques mètres plus loin. Différents chemins, qui mènent à la forêt, au plateau ou à la colline située plus bas, sont accessibles en descendant mais la plupart sont réservées au vélo. No problem ! La vue sur la mer et les plaines qui s'étendent à l'horizon vaut tellement le détour qu'il n'y a pas besoin d'aller plus loin. En attendant, regarde et profite car demain est un autre jour et tout sera peut-être fini !

Botanic Gardens.

Avec Christchurch et Wellington, ils font partie des plus beaux que j'ai vus en Nouvelle-Zélande. La roseraie, les plantes et le bassin sont communs aux deux autres. Mais deux lieux tirent leur épingles du jeu. Le premier est la volière qui contient surtout des perroquets venannt de plusieurs continents. Je peux citer le cacatoès de l'Australie ou le Scarlet Macaw d'Amérique centrale et du Sud. Gorgeous !

Le premier prix revient aux rhododendrons qui font la réputation unique de cet endroit. Je m'asseois sur un banc pour respirer leur parfum et admirer le soleil qui illumine et rend vivant ces êtres bienveillants qui m'entourent pendant que je lis. Les couleurs chatouillantes m'énivrent et me transportent dans maints endroits. Une passerelle aménagée m'en fait découvrir d'autres. Je déambule et j'en découvre des dizaines et des dizaines juste avant de descendre et longer la rivière qui m'amène aux différents bassins et aux fleurs épanouies que je peux contempler sous différents angles avant de m'en aller pour voguer vers d'autres coins de la ville.

Taieri Gorge.

J'ai décidé d'y aller en train en prenant Dunedin Railway car c'est le seul moyen pour s'y rendre et vous allez comprendre pourquoi. Le train n'est pas le moyen de locomotion le plus répandu en Nouvelle-Zélande et ce train-là ne sert que pour les excursions touristiques de la région. Taieri Gorge est la plus populaire et la seule qui m'intéressait donc go ! Elles valent le voyage dans un vieux train complètement modernisé qui ajoute un plus à mon excursion. Excepté un chemin de terre que j'aperçois du train de temps en temps mais la plupart de ces lieux ne sont pas accessibles en voiture ce qui est bien. Il faut préserver la beauté de ces sites naturels millénaires qui nous autorisent à leur rendre visite. Le voyage dure environ 4h30 aller-retour et nous emmène à l'ouest de la ville. Le train, qui longe en premier lieu la côte puis les gorges puis les landes arides, roule et ne fait que  trois arrêts pour nous permettre de prendre des photos de ces lieux mythiques. J'ai pris la plupart quand le train était en mouvement. Certaines ont parfois un peu de flou qui leur confère un charme certain. Les ponts suspendus à plusieurs mètres au-dessus du sol, les viaducs, la végétation et les gorges sont incomparables. Les plaines vertes colorées par les fleurs jaunes respirent la santé et une pollution qui semble inexistante. Les cours d'eau règnent en maître mais cohabitent avec la flore et la faune (boucs, vaches, moutons et oiseaux) se désaltère en profitant du calme des lieux et en regardant avec des yeux ronds le train passer. Le terminus de ce voyage est Pukerangi où de loin, nous apercevons les monts encore enneigés de Queenstown et de ses environs. La terre aride nous offre un autre type de paysages jusque-là inconnus. Malheureusement, le soleil s'est caché et le ciel assombri. Qu'importe ! J'y suis et je profite.

Le soleil, après nous avoir fait cette farce, est revenu pour que nous puissions admirer pleinement Hilton et les gorges et donc prendre de jolies photos en plongée. Nous semblons prendre de haut ces endroits mais c'est eux qui sont supérieurs car ils sont immortels et seront encore là durant des siècles. La nature reste notre mère alors protégeons-la !

Woodhaugh Gardens.

Situés à proximité des botanic gardens, ces "jardins" sont plutôt un parc où les enfants viennent jouer et les gens se promener. J'ai poursuivi mon chemin et emprunté un des sentiers qui m'amènent davantage au nord-ouest jusqu'à Ross Creek Reservoir où quelques oiseaux viennent barboter. Une rainforest, des gorges et des cours d'eau ponctuent mon itinéraire qui est d'une simplicité enfantine. Pour immortaliser ce jeu d'enfants, des jouets (figurines, poupée barbie, petites voitures) sont disposés par terre ou sur un tronc et marquent la fin de ma balade où la pluie s'est invitée. Il est donc temps de rentrer et d'être reconnaissante pour cette journée où nature se conjugue avec beauté et rime avec Epicure.

Tunnel Beach Walkway.

Cette marche située à un peu plus de huit kilomètres du centre-ville de Dunedin est célèbre pour sa beauté. Je suis donc partie à pied (il m'a fallu un peu moins de deux heures) car il faisait beau ce qui m'a permis de découvrir de nouveaux  quartiers de cette ville situés en hauteur. J'ai donc grimpé durant de très longues minutes jusqu'à arriver sur la route menant à cette promenade qui descend jusqu'à la mer. Le panorama est absolument unique. J'ai une vue sur les falaises de grès que la nature et les élements ont façonnées. La mer bleue et transparente s'engouffre dans les trous et se fracasse contre les parois. Plus je descends et plus le spectacle s'offre à moi dans toute sa splendeur. J'ai grimpé sur la première falaise pour avoir une vue à 360 degrés de ce lieu et le soleil s'est invité pour m'aider à en apprécier sa juste valeur. je me suis donc assise pour profiter. Un tunnel amène à une petite plage où la marée est en train de se retirer tout doucement pendant que les seagulls gambadent. Deux chutes coulent sans cesse et l'une met en valeur l'une des falaises où les plantes ont décidé d'y séjourner. une grotte m'attire et je m'y engouffre. Le délicieux souvenir de Coromandel remonte et me ramène plus de neuf mois en arrière. Je continue de flâner, d'explorer et de profiter des lieux absolument uniques. il aurait été vraiment dommage de passer à côté de ça. Great !

Dunedin Art Gallery.

Située dans l'Octagon (la partie octogonale du centre-ville), cette galerie est composée d'un rez-de-chaussée et de deux étages. Les peintures sont très largement majoritaires dans ce lieu qui m'a surprise et qui rend hommage autant à l'art néo-zélandais qu'à l'art européen. Le rez-de-chaussée est divisé en thèmes : paysages, animaux, scènes de genre, portraits. Ma pièce préférée est celle où sont exposés les paysages. Il y a d'ailleurs beaucoup de tableaux d'impressionnistes et j'ai été surprise de découvrir un de Lucien Pissaro, le fils du célèbre Camille. Les paysages de la Nouvelle-Zélande ne sont pas en reste. Les peintures du Lac Hawea et du Lac Wakatipu me ramènent quelques semaines en arrière dans d'autres endroits de la Nouvelle-Zélande.

Le premier étage accorde deux grandes salles à l'artiste néo-zélandaise, Frances Hodgkins qui a voyagé en Europe et dont l'art s'inspire de cette période. Personnellement, il s'agit de mes peintures préférées comme celle montrant un endroit de Venise. Une autre pièce abrite un collectif d'artistes femmes qui suivent le mouvement de Frances Hodgkins et qui présentent leur vision de l'art. J'ai beaucoup aimé la peinture de A. Loïs White, Persephone Returns to Demeter, qui s'inspire de la mythologie.

Opavivara est une installation créée par quatre artistes basés au Brésil qui proposent deux oeuvres majeures : les hamacs colorés mis et cousus bout à bout et les filets de pêche où sont accrochés bouchons et bouteilles en plastique. Pour la première oeuvre, après avoir enlevé mes chaussures, j'ai traversé tous les hamacs. Ce n'est pas si facile que ça mais j'avoue que je me suis bien amusée. Comme quand j'étais môme ! La fin de l'exposition est un thé pris dans une grande salle où nous choisissons notre parfum ou notre composition parmi une bonne quinzaine de choix. Je me suis laissée tenter par hibiscus. Délicieux !

Un dernier tour et coup d'oeil aux cônes accrochés au plafond et aux tableaux sur les murs puis trois petits tours et puis s'en vont pour visiter la cathédrale Saint-Paul située juste en face qui est assez épurée mais je ferai une mention spéciale pour les vitraux importés de Londres. Et le temps est venu de quitter Dunedin où j'ai bien fait de revenir !