Picton

Victoria Domain's Trek.

Picton est une ville vraiment magnifique entourée de monts recouverts d’arbres, d’eau et de sentiers de randonnée. J’en ai déjà fait un aujourd’hui : celui qui se trouve dans le Victoria Domain. Il part de la Marina et se termine à The Snout, à la pointe de Picton. La marche ne fait pas partie des plus difficiles que j’ai faites mais elle reste sportive. Beaucoup ne vont pas jusqu’à la pointe ce qui est dommage car elle offre un magnifique point de vue sur la mer et les Malborough Sounds.
Lors de mon aventure et plus précisément lors de mon crochet par Bob’s Bay, j’ai rencontré une Française, Carole, professeure de français, qui séjourne dans la même auberge de jeunesse comme moi. Nous nous sommes croisées à nouveau sur le chemin puis nous nous sommes retrouvées à l’auberge. Nous avons beaucoup discuté sur bon nombre de sujets autour d’une boisson chaude, saveur caramel, qu’elle m’a gentiment offerte. J’ai beaucoup apprécié cette femme dotée d’une forte personnalité, très cultivée et intelligente qui a beaucoup voyagé et m’a d’ailleurs conseillé quelques destinations, comme Madère et La Réunion, pour la dingue de randonnée que je suis. Ça tombe bien car La Réunion m’a toujours tentée. Une belle rencontre très rapide ! Elle part le lendemain pour l’île du Nord alors que je ne fais que commencer mon périple dans le Sud.

Waikawa Track and Karaka Point.

Une autre randonnée m’attend : le Waikawa Track qui va m’amener à Waikawa Bay pour finir à Karaka Point. Le niveau est très facile et m’amène à une immersion complète dans la nature pour la première étape. Je n’y entends rien, excepté le murmure des feuilles d’arbres, les chants des oiseaux ou des insectes et parfois, je croise un ou plusieurs chiens avec leur(s) maître(s). C’est vraiment le calme absolu. Même mes pensées et ma voix intérieure se taisent pour profiter de ce spectacle naturel et authentique. Waikawa Bay n’est pas extraordinaire mais la route, qui démarre de cet endroit, offre une vue sur la baie et les Malborough Sounds absolument magique, éclairée par un soleil présent (enfin!). Elle est plus safe que d’autres que j’ai pu emprunter mais il faut rester prudente compte tenu des nombreux virages, d’une visibilité parfois réduite et de bas-côtés inexistants. Il y avait des travaux sur une portion et un des ouvriers m’a gentiment accompagnée pour qu’il ne m’arrive rien. L’arrivée à Karaka Point récompense les efforts fournis comme le montre l’endroit où j’ai déjeuné (photo ci-contre). Karaka Point offre un point de vue sur la baie tout aussi intéressant que celui observé la veille que je peux apercevoir. La traversée d’une petite réserve et la descente de quelques escaliers amènent à une petite plage. Le retour s’est bien passé et j’ai emprunté d’autres sentiers du Waikawa Track un peu plus raides mais très faciles. De longues heures de marche pour mon plus grand bonheur. Le retour à l’auberge, où des cookies au chocolat noir et chocolat au lait préparés par la patronne nous attendent, marque la fin de mon aventure de ce vendredi.

Link Pathway or Te Ara Tuhono.

La marche, encore et toujours ! Je me faisais la réflexion à l’instant que je devais en soûler certains avec mes textes sur mes treks et mes randonnées. Tant pis ! Parce que moi, je m’éclate même si mes jambes et mes pieds sentent bien les kilomètres parcourus pour la quasi totalité en pleine forêt. J’ai emprunté The Link Pathway, entièrement conçu par des bénévoles, amoureux de la marche. Il longe ou coupe Queen Charlotte Drive qui, comme son nom l’indique, amène au Queen Charlotte Track (71 kilomètres). Je ne l’ai pas fait entièrement car one way fait plus de vingt kilomètres. J’en ai donc fait la moitié qui m’a amenée jusqu’à Ngakuta Bay, endroit paradisiaque où vous pouvez faire du bateau ou du jet ski et où j’ai déjeuné (cf photo). J’ai échangé quelques paroles avec une dame (grand-mère) venue avec un bébé, une petite fille rousse (un an, peut-être moins) dont les yeux bleus donnent envie de plonger dedans. Elle était adorable. Quand je lui ai fait signe, elle m’a répondu.
Le retour s’est imposé avec un air de déjà-vu mais je ne me lasse pas des paysages de l’île du Sud. Et puis, c’est plaisant et vivifiant de marcher en forêt, d’admirer la flore, de regarder un cours d’eau, de saluer les cyclistes et marcheurs, de dire "Hi" aux moutons et aux canards, de prendre les passerelles, d'apercevoir Kaipupu Point (île, plutôt réserve naturelle, où l'on ne peut se rendre qu'en bateau) et de me rendre aux lookout pour y contempler les nombreuses îles.
Le dessert m’attend. Il s’agit d’un crumble aux poires. Le crumble néo-zélandais est différent du français. Il est fait avec des flocons d’avoine et il est délicieux. La patronne est vraiment top !

Queen Charlotte Track.

Queen Charlotte’s Track est l’une des randonnées les plus célèbres de l’île du Sud. Longue de 71 kilomètres, elle peut être effectuée par étape ou « morceau ». J’ai décidé de faire la première partie (environ 15 kilomètres) qui part de Ship Cove jusqu’à Furneaux Lodge. Pour aller au premier point, un bateau, qui traverse Queen Charlotte Sound, nous y emmène. Le voyage dure environ une heure et permet d’admirer différentes baies ainsi que Malborough Sounds. Quelques panneaux plantés sur la plage à Ship Cove permettent de comprendre l’arrivée des différents peuples.
Le trek débute un peu plus loin. Les premiers mètres sont difficiles car les montées sont raides, caillouteuses et glissantes (la terre est argileuse). La suite est plus abordable et assez facile. En outre, les paysages sont tellement paradisiaques qu’ils sont un prétexte pour s’arrêter et souffler. L’arrivée à Furneaux Lodge permet de se reposer et de rôtir au soleil sur la plage. Je me suis rendue compte au fil des kilomètres parcourus que je faisais à nouveau une partie du Te Araroa. Double enjeu et double victoire pour moi !
Le retour en bateau d’une durée de une heure trente passait par les différents points du trek. Ainsi, les Malborough Sounds n’ont presque plus de secret pour moi.
Cette journée sportive s’est achevée par un arrêt dans le bar irlandais de la ville. Le 17 mars étant la fête de la Saint-Patrick, il fallait bien que je fête ce jour comme il se doit : la dégustation d’une pinte de cidre entourée de Kiwis habillées en kilt pour certains ou portant les traditionnels chapeaux ou tee-shirts verts pour l’occasion sur fond de musique irlandaise. J’ai bu à votre santé !

Tirohanga Track.

La dernière journée à Picton marque mon dernier trek dans la ville. J’ai exploré ses hauteurs puis ses endroits cachés comme Essons Valley. Selon la brochure, il est indiqué que, pour se rendre dans cette vallée, il existe deux parties dites de niveau « difficile » : la montée (ou descente) Newgate Street amène à Hilltop View où la vue sur la ville est époustouflante (cf photo) et d’où l’on peut descendre jusqu’à Garden Terrace. Les montées et les descentes (puisque je l’ai faite dans les deux sens) sont ardues – car les pentes sont bien raides – mais pas insurmontables.
La balade Essons Valley récompense les efforts fournis. Le sentier situé en pleine forêt est très facile et quelques panneaux donnent des indications sur les arbres plantés. Il se divise en deux et amène soit à Barnes Dam, soit à Humphries Dam. Le premier chemin, un peu plus long, est très glissant et il faut enjamber ou marcher à côté d’un long tuyau qui va jusqu’au barrage et peut-être même au-delà (inesthétique en pleine forêt). Le but est d’arriver à la chute d’eau qui est vraiment magnifique. J’ai de la chance car je suis tout près. J’en ai profité pour découvrir un autre endroit et traverser quelques cours d’eau. J’en suis ressortie avec les chaussettes et chaussures mouillées, vu le peu de pierres qu’il y avait et que la plupart étaient recouvertes de mousse.
L’autre chemin est tout aussi glissant, le tuyau quasi inexistant, mais je ne vois presque pas la chute. Néanmoins, le point de vue sur le point d’eau en amont des chutes est intéressant et mérite d’être observé. J’en profite pour écouter le calme des lieux, juste troublé par le chant des oiseaux.
Le retour est identique à l’aller même si, à Hilltop View, je rencontre deux Françaises venues visiter la Nouvelle-Zélande. Après avoir un peu discuté avec elles, je leur dis que j’attaque la descente jusqu’à Newgate Street alors que je l’avais montée plus tôt. L’une me demande si mes jambes sont du ciment au vu des pentes ardues. Je ne sais pas mais je deviens « une experte ». Vite, rentrons pour profiter du dessert !

Picton est une ville que j’ai beaucoup apprécié pour plusieurs raisons. J’ai rencontré des personnes vraiment adorables. La nature est de toute beauté. Les treks sont nombreux et vraiment intéressants. J’ai passé un séjour dans une auberge de jeunesse atypique et réellement chaleureuse. Les murs (tous, même ceux des toilettes. Cela me rappelle mon premier appartement à Valenciennes et mes pochoirs dans les toilettes) sont peints avec des couleurs vives et de nombreux dessins ajoutent de la vie à cet endroit. Même les chats s’y relaxent comme celui-ci, le cousin de Merlinou. La patronne est un ange. Tous les jours, nous avons un dessert et un petit-déjeuner gratuit. Elle adore parler, rire, vivre et a toujours un mot gentil pour tout le monde. Elle nous dorlote, nous cajole et nous donne sa fraîcheur et sa joie de vivre. Je l’adore !